Historique du lieu et anecdotes locales
Nichée sur la Côte d’Albâtre, la charmante station de Saint‑Valery‑en‑Caux possède un passé fascinant qui remonte au VIIᵉ siècle. Ici, chaque ruelle, chaque quai semble chuchoter une histoire, que ce soit celle des premiers moines bâtisseurs, des pêcheurs partis affronter la mer, ou des écrivains célèbres venus s’imprégner des falaises blanches.
Au fil des siècles, cette petite ville normande a vu passer des drakkars, des caravelles marchandes, des soldats anglais et même les Panzer de Rommel, sans jamais perdre son âme ni son sourire. Elle s’est relevée des guerres, a accueilli des artistes en quête d’inspiration, et s’est même offert le luxe d’un casino élégant en bord de mer, pour prolonger la magie des soirées iodées.
Dans ce texte, nous vous invitons à découvrir la genèse de la ville, l’histoire singulière de son casino, mais aussi quelques anecdotes locales savoureuses qui font sourire, et rappellent que Saint‑Valery‑en‑Caux est avant tout un lieu vibrant, à la mémoire aussi profonde que ses eaux.
Du moine fondateur au port médiéval : les racines de la ville
Avant même que le casino n’apparaisse, le site portait déjà une énergie particulière, solidement ancrée dans le temps.
Les débuts mystiques et monastiques
La présence humaine à Saint‑Valery-en‑Caux remonte à l’époque romaine, avec des pièces découvertes dans les jardins de la rue Saint‑Léger. La légende attribue la fondation d’un prieuré au moine Walaric (Valery), au VIIᵉ siècle. Ce premier habitat religieux marque le début d’une cité autour de son église.
De Sanctum Walaricum à port prospère
En 990, une charte signée par Richard Ier, duc de Normandie, mentionne « Sanctum Walaricum » comme bien de l’abbaye de Fécamp. Port actif dès le XIIᵉ siècle, la cité se développe avec la pêche aux harengs et au saumon, attirant artisans et commerçants.
Redressements et déclin : les XIXᵉ et XXᵉ siècles
Les travaux d’entretien du port initiés en 1612 puis en 1660 par Louis XV permettent son expansion. Mais au XIXᵉ siècle, l’ouverture d’une ligne de chemin de fer (1880) et l’arrivée du tourisme balnéaire transforment le visage de la ville.
Le casino : négligence, reconstruction et renouveau
L’un des chapitres les plus fascinants concerne l’histoire fluctuante du casino local, reflet de l’évolution de la ville.
Construction initiale et premier casino
Vers 1840, avec l’essor de la villégiature, Saint‑Valery adopte une dynamique balnéaire. Un premier casino serait construit à cette époque, profitant de l’opportunité de l’arrivée du train.
Destruction pendant la Seconde Guerre mondiale
L’édifice, conçu par Camille Albert à Fécamp, sera partiellement détruit lors des bombardements de juin 1940 pendant la bataille de Saint‑Valery, sous les tirs de la Panzerdivision de Rommel.
Comparaison des phases principales de l’histoire
Avant d’aborder anecdotes et patrimoine, voici un tableau synthétique pour clarifier les grandes étapes de la mémoire locale.
Période historique | Événements clés | Conséquences pour la ville |
VIIᵉ siècle | Fondation du prieuré par Saint Valery | Première structuration de la communauté religieuse |
XIᵉ–XIIᵉ siècles | Port actif, charte de 990 | Développement économique et maritime |
XVIIᵉ siècle | Second souffle du port (1612–1660) | Expansion du commerce, influence monarchique |
XIXᵉ siècle | Arrivée du train, tourisme balnéaire, premier casino | Evénement touristique et social |
1940 (Seconde Guerre) | Destruction lors de la bataille, généraux capturés | Réhabilitation et reconstruction après-guerre |
Après cette longue histoire, la ville se relève, se réinvente et réussit à faire du casino un symbole de son renouveau.
Anecdotes littéraires et militaires locales
Saint‑Valery-en‑Caux ne se limite pas à une architecture ou une économie : c’est aussi un lieu de passage pour les artistes et un théâtre d’événements historiques.
Victor Hugo et « Oceano nox »
En 1836, Victor Hugo, impressionné par une tempête nocturne sur les falaises, écrit le poème “Oceano nox” à Saint‑Valery-en‑Caux. Cette allégorie de la mer démontre l’influence du site sur les écrivains romantiques.
Passage de George Sand, Alexandre Dumas fils et Berlioz
Le village a inspiré d’autres figures littéraires et musicales, dont George Sand, Alexandre Dumas fils, Casimir Delavigne, Berlioz et Michelet, qui y ont séjourné.
Bataille de juin 1940 et mémoire militaire
Entre le 10 et 12 juin 1940, la ville assiste à la reddition de la 51ᵉ division Highland britannique face à Rommel. Le port est pilonné, de nombreux soldats sont capturés, et le célèbre cargo Granville est coulé au large.
Patrimoine architectural autour du casino
La ville possède également un riche patrimoine, dont certains bâtiments cadrent avec l’histoire du lieu.
Maison Henri IV et les monuments historiques
La Maison dite Henri IV, datant de 1540, classée monument historique et transformée en musée en 1936, témoigne de l’importance du commerce maritime Gites Saint Valery En Caux. On trouve aussi l’église Notre‑Dame, l’hospice, le cloître des Pénitents, etc.
Les phares et la vie maritime
Dernier signe de la relation forte entre la ville et la mer : le phare de la jetée Ouest, bâti en 1882, puis automatisé, toujours en fonctionnement.
Anecdotes locales incontournables
Pour conclure ce panorama historique, voici quelques récits qui ajoutent de la couleur :
- Saint Valery aurait accueilli les reliques du moine Walaric, venus d’Angleterre.
- Au Moyen Âge, deux tiers des habitants étaient des marins, exposés aux tempêtes et à la charité locale via des hospices .
- Victor Hugo est passé lors d’une tempête, suscitant un de ses plus célèbres poèmes.
- En 1940, le port est encerclé, bombardé, et les soldats alliés faits prisonniers.
- Le cargo Granville, portant des troupes alliées, est coulé au large lors d’un tir de Rommel.
Ces anecdotes, petites ou grandes, forment l’âme même de Saint‑Valery‑en‑Caux. Elles tissent un fil conducteur entre les siècles, reliant l’ancien prieuré médiéval aux soirées d’aujourd’hui au casino. C’est cette richesse de récits et de souvenirs qui donne à chaque promenade dans ses rues ou sur sa digue une profondeur unique, que l’on perçoit presque inconsciemment.
Le saviez-vous ? Quelques faits étonnants sur Saint‑Valery‑en‑Caux
On croit souvent tout connaître d’une petite ville portuaire normande, mais Saint‑Valery‑en‑Caux regorge de détails surprenants qui ajoutent encore à son caractère.
Alors, saviez-vous que…
- Le nom « Saint‑Valery » vient du moine Walaric, devenu Valery en vieux français, dont les reliques ont fait l’objet de pèlerinages dès le Moyen Âge ;
- La Maison dite Henri IV, fleuron du patrimoine local, n’a en réalité jamais accueilli Henri IV, malgré la légende ;
- Pendant la Seconde Guerre mondiale, des officiers écossais auraient improvisé un mini-concert de cornemuse sur le port avant d’être capturés, histoire de garder le moral ;
- Le port a accueilli des courses de yoles (petits bateaux de régate) jusque dans les années 1980, un événement attendu par toute la ville ;
- Certains pêcheurs locaux disent encore voir des « éclats bleus » dans l’eau à certaines saisons, qu’ils attribuent à la bioluminescence des planctons, donnant au port des allures féeriques la nuit.
Ces petits clins d’œil à l’histoire et à la vie maritime apportent un supplément d’âme à la découverte de Saint‑Valery‑en‑Caux. Ils rappellent que, derrière chaque pierre, chaque quai ou chaque vague, il y a souvent une histoire, un souvenir ou un sourire à partager.
En conclusion : un lieu chargé de mémoire et de récits
Saint‑Valery-en‑Caux est bien plus qu’un site de bord de mer planté de falaises picturales. C’est un lieu qui a traversé les siècles avec force : monastère, port commercial, station balnéaire, lieu de passage pour Victor Hugo, scène de combats et de résistance, et ville de raffinement, symbole de persévérance et d’adaptation. Le casino s’insère dans cette trame historique dense, avec ses propres moments de gloire, de destruction et de renaissance. Ainsi, en franchissant les portes du casino, on traverse aussi les pages d’une histoire riche, faite de foi, de guerre, de culture et de mer.
FAQ : à propos de l’histoire, du casino et des anecdotes locales
Quelle est la véritable origine du nom « Saint‑Valery‑en‑Caux » ?
Le nom vient du moine gallois Walaric, latinisé en Valericus, puis devenu Valery. Il s’était retiré pour vivre en ermite sur les côtes normandes au VIIᵉ siècle. Son influence spirituelle a été telle qu’un prieuré s’est créé autour de sa mémoire, donnant son nom à la ville.
Pourquoi Victor Hugo a-t-il été inspiré ici ?
Lors d’un séjour en 1836, Victor Hugo a été frappé par une tempête nocturne sur les falaises et le port. Ce spectacle grandiose l’a conduit à écrire le célèbre poème « Oceano nox », méditation sur les marins disparus en mer.
Est-ce vrai que la Maison dite « Henri IV » n’a jamais accueilli le roi ?
Oui, c’est exact. Malgré son nom, aucune preuve ne montre qu’Henri IV y ait réellement séjourné. Il s’agit d’une magnifique demeure de 1540, emblématique de l’architecture normande à pans de bois, qui doit surtout son appellation à une tradition orale.
Que s’est-il passé pendant la Seconde Guerre mondiale ?
En juin 1940, pendant la bataille de France, Saint‑Valery‑en‑Caux est encerclée par la Panzerdivision de Rommel. La 51ᵉ division Highland écossaise y est capturée, après un pilonnage intense du port et des quais. Des scènes poignantes de reddition et de départ en captivité ont marqué durablement la mémoire locale.
Qu’a-t-on retrouvé dans les fouilles archéologiques du secteur ?
Des pièces romaines ont été découvertes dans la rue Saint‑Léger, attestant d’une présence humaine dès l’Antiquité. Cela confirme que bien avant le prieuré du VIIᵉ siècle, des habitants occupaient déjà les lieux, probablement pour la pêche et le commerce côtier.
Le casino d’aujourd’hui est-il le bâtiment d’origine ?
Non. Le premier casino remonte au XIXᵉ siècle, mais il a été en grande partie détruit pendant la guerre. Le bâtiment actuel est une reconstruction moderne, intégrée dans un complexe plus large qui comprend l’hôtel, le cinéma et le spa.
Y a-t-il des événements culturels réguliers à Saint‑Valery‑en‑Caux ?
Oui. En plus des animations du casino (soirées musicales, dîners dansants), la ville accueille des marchés normands, des expositions artistiques et, en été, des festivals ou concerts sur le port, qui attirent visiteurs et habitants.
Est-ce qu’on trouve des plaques commémoratives liées aux combats de 1940 ?
Oui, plusieurs stèles et plaques rendent hommage aux soldats britanniques et écossais tombés ou capturés en juin 1940. C’est un élément important du patrimoine mémoriel de Saint‑Valery‑en‑Caux, qui organise encore des cérémonies commémoratives.